Donc,
je me pointe au lieudit, le parc communal, mais dont l'entrée, cette
fois, est bardée d'une autre affiche encore plus racoleuse que
celles qui parsèment le village, avec des feux d'artifices, et
Trouduc-le-Gland Plage
écrit en graffs colorés à la bombe de peinture par des djeun's. Ah
là là, ça va être quelque chose !!!
Je
rentre, pleine d'impatience, frétillante comme un gardon, le projet
de revenir un autre jour avec mes affaires de plage en tête…
Déjà à l'entrée, un grand terrain sablonneux avec un filet de
beach-volley me met dans l'ambiance. Derrière, un peu plus loin, un
groupe de jeunes est attablé, sous les arbres, près d'une petite
guérite qui ressemble de loin à une baraque à frites, mais sans
les frites (elle semble vide). Je continue donc ma route, et je passe
devant les jeux pour enfants qui n'ont pas bougé de l'ordinaire et
saupoudrés de quelques enfants, et je commence à trouver étrange
de ne pas entendre plus d'agitation qui viendrait de cette fameuse
plage. Le doute me submerge. Je continue ma route (le chemin fait une
courbe, si bien que l'on ne voit rien se profiler) et me retrouve
rapidement au bout du parc, prête à en sortir par l'autre côté.
Et là…
le "Allô quoi ?"
de Nabilla, telle une lame de fond, s'abat sur le rivage de mes
certitudes. Je me retourne pour voir si par hasard, j'ai raté
quelque chose en passant. J'aurais été victime d'une illusion
d'optique qui fait que je serais passée à côté de l'essentiel ?
Je refais le chemin en sens inverse, à la recherche d'un indice, un
bonnet de bain oublié, un emballage de glace Miko, un coquillage, un
crustacé, une seringue (oups pardon…
ça je suis sûre d'en trouver, donc c'est pas un bon indice), qui
m'aurait prouvé qu'une plage aurait bien existé, à cet endroit
même où je me trouve actuellement ? Je cherche partout, devant,
derrière, à babord, à tribord, les pieds dans l'eau, mais d'une
vieille flaque creusée par l'orage de cette nuit, en vain
et avec finalement comme seule alternative celle de me ranger à la
conclusion passée à postérité par le célèbre agent Mulder du
FBI que "la Vérité est ailleurs"…
Au risque d'effleurer la susceptibilité des disciples de Lagardère,
mais cette fois, si on ne peut pas aller à Palavas, Palavas ne
viendra manifestement pas à nous. CQFD.