Prologue ou Histoire de la fille qui ratait tout

Je ressens le besoin d'écrire mon histoire, de me raconter, comme si j'avais besoin des mots pour me sortir d'une impasse, d'un mal être, d'une incapacité à aller de l'avant. J'ai l'impression d'avoir fini un cycle, d'avoir bouclé une boucle, et d'en avoir saisi le mécanisme, de cette boucle, comme un système complexe et bien rodé dont on finit par percevoir le fonctionnement.

Et à trente ans – trente deux exactement – je crois que je peux le dire, j'en suis là, à ce moment de ma vie où je commence à comprendre mon fonctionnement. J'ai découvert qui j'étais : la fille qui rate tout.

dimanche 23 février 2014

Celui qui m'aime prendra le train.

Je ne suis pas sereine du tout depuis que je vais avoir 34 ans. Je pense à une vieille pub des assurances où, sur la Valse numéro 2 de Chostakovitch, on voit un ptit garçon qui marche dans les flaques d'eau et qui grandit à chaque fois qu'il a traversé l'écran, faisant défiler le temps à une allure phénoménale. Le train est lancé à toute vitesse. J'angoisse. Je pleure. J'appelle mon ex. Il a rencard ce soir. Mince. Mais je peux passer si je veux. Chouette. Je passe et je pleure.
 
Il a du ménage à faire. Je me lance à fond dans le grand ménage de son appartement. Ca me défoule. En une demi-heure, je lui brique son nid douillet. Il n'est pas mécontent que je sois passée.
 
On s'assoit dans le canapé. Je me blottis contre lui. Comme avant. Je sais qu'il tient encore à moi.
 
Il a un point noir sur le lobe de l'oreille. "Attends, j'va t'enl'ver ça ! (comme avant)
Il ne moufte pas vraiment. Et j'en profite pour lui en enlever d'autres en cherchant bien…
 
- Fais gaffe quand même que ça me fasse pas des grosses traces rouges sur la gueule ! J'ai un rencard ce soir…
- Ben oui, je sais, c'est fait exprès !" (la connasse, je sème le doute…)
 
Je reste pas longtemps juste le temps d'un ptit calin, euh…, d'un ptit goûter, d'une ptite balade et je m'en vais pour pas abuser.
 
Je pense à mon amant black qui est parti à l'étranger et qui devait me rappeler à son retour… J'attends ; à Matthieu que je vais peut-être revoir bientôt à la fête organisée par mon ancien boulot et à laquelle je suis invitée ; au mec de la salle de sport qui me plaît bien ; au conducteur du RER C, sur Meetic, qu'est vachement bien foutu dans son petit short de plage ; à mon patron qu'est franchement pas mal pour son âge… STOP ! Les hormones, repos !
 
Il est où mon mec ? C'est lequel ? Il est dans l'tas ou non ?
 
Punaise, une chanson ! Un signe divin ?
 
"Et si tu n'existais pas…"
 
Ta gueule Joe Dassin !!!


vendredi 14 février 2014

Saint Valentin (mal en point)

Pourquoi toutes ces sirènes de pompiers et d'ambulances le 14 février ? Je vous le demande ? Hein ?
 
Parce que les gens se suicident à la Saint Valentin !
 
Quel jour pire, quel jour plus odieux que celui qui te rappelle que tu es seul, toi, loser de l'amour.
 
En plus, tu as droit aux embouteillages causés par des êtres remplis d'amour et de désir qui frétillent à l'idée de célébrer leur jour de gloire, celui où ils te mettent la misère avec leur amour triomphant, à coups de bouquets de roses, de gâteaux en forme de cœur, de bagues et autres signes ostentatoires de bonheur.
 
Ça devrait être interdit un tel déferlement de bonheur quand tout le monde n'est pas heureux, enfin quand toi tu ne l'es pas. Est-ce qu'on fait la fête de la vitalité devant une assemblée d'éclopés ? Non, alors !
 
Moi, LFQRT (La Fille Qu'on avait Rendue Tyrannique), je demande la fermeture de tous les restaurants de type « Colonnades » (voir les Feux de l'Amour), ainsi que de tous les fleuristes, bijoutiers et chocolatiers chaque 14 février, par mesure de solidarité nationale envers les plus démunis de l'amour, les apatrides du cœur, ceux qui comme moi ont filé au fond de leur lit avec une part de pizza (après avoir jeté un œil à Meetic et Attractive World) en écoutant Anaïs (« Je hais les couples qui me rappellent que je suis seule » et en lisant du Frédéric Lenoir (Du Bonheur ou comment se passer de ce qu'on n'a pas* )
 
Ceux qui m'aiment, me suivent !
 
* NDLR